À notre demande, nous nous sommes entretenus en visioconférence avec la Direction de la Mission laïque française le 17 septembre, pour faire le point spécifiquement sur la situation dans les établissements du Liban.
Un compte rendu plus détaillé a été envoyé à nos syndiqué
e s du réseau MLF. Vous en trouverez ici une synthèse.
En préambule, le Directeur général par intérim M. Bur revient sur le changement de direction de la MLF après le départ du Directeur général par intérim M. Rebaud et explique que le recrutement du nouveau Directeur général devrait avoir lieu pour janvier 2022.
La FSU rappelle qu’elle a souhaité cette rencontre pour évoquer spécifiquement la situation libanaise et faire le point sur la rentrée dans les établissements de ce pays durement affecté par une crise multiforme. Le Directeur général indique qu’il sera en mission toute la semaine suivante au Liban. Cette visite aura lieu simultanément à celle du Directeur adjoint de l’AEFE.
Il ajoute qu’un communiqué de presse de la MLF a été publié informant qu’une enveloppe budgétaire de 250 000 $ a été dégagée pour relever les rémunérations des personnels particulièrement touchés en raison de la dévaluation alors que l’inflation est galopante (prix de l’essence multiplié par 12). De plus, un million de dollars sera attribué à cette rentrée pour aider les 5 EPR (Établissements en pleine responsabilité MLF) du Liban, avec notamment une aide accordée pour les transports. Un appel aux dons a été lancé par les établissements pour obtenir des devises afin d’envisager des rémunérations en dollars.
Un nouveau point d’étape sera fait lors de la Commission consultative paritaire (CCP) de la MLF le 7 octobre.
Le Directeur général revient ensuite sur la question de la prise en charge financière des résidents AEFE à recrutement différé (trois mois en contrat local avant un contrat résident dans les établissements conventionnés avec l’AEFE) pour lesquels des solutions techniques sont à l’étude et seront présentées à la CCP. Il espère que des aides supplémentaires de l’État seront accordées et attend la notification de l’annulation de la PRR (Participation à la rémunération des résidents) de la part de l’AEFE.
Concernant les effectifs d’élèves, le Directeur général estime qu’après deux années de forte baisse, les indicateurs sont plutôt positifs. Il note toutefois que les frais de scolarité devraient augmenter en janvier, en accord avec la loi libanaise, ce qui pourrait influer sur les effectifs.
Dans les conditions actuelles, les réserves de carburant permettent de tenir quelques mois. La MLF assure que la mobilisation des équipes est totale et que des mesures pour faciliter les transports ont été prises (covoiturage, transports scolaires). La FSU rappelle sur ce point que certains personnels ne peuvent pas se rendre au travail en raison du prix du carburant.
La FSU interroge sur les répercussions que pourrait avoir cette crise libanaise sur les autres établissements du réseau MLF. Le Directeur général répond que le Liban est un pilier de la MLF et confirme que, par conséquent, cette crise déstabilise le réseau, puisque c’est une association auto-financée. Il ajoute que l’aide de l’Etat est indispensable pour tenir.
La FSU pose la question de la remise en cause des postes de détachés dans les établissements de la MLF. Nous revenons sur les tentatives de suppression de postes de résidents dans les établissements conventionnés avec l’AEFE, sujet sur lequel nous sommes longuement intervenus l’an dernier, mettant en échec la volonté initiale de la MLF de supprimer des postes de résidents en renouvellement de détachement.
Le Directeur général assure qu’il n’y a aucune volonté de la MLF de se débarrasser de qui que ce soit même si la tentation existe, dans le contexte, de privilégier les personnels de droit local par rapport aux résidents. Ce sont les règles de détachement qui posent problème selon la MLF !
Sur les primes au « mérite » (« développement professionnel ») mises en place au Liban pour les personnels de droit local en lieu et place des 13è et 14è mois, la MLF précise que tout le monde est concerné mais que les ratios accordés sont différents. La FSU constate que cela se traduit de fait par une baisse de salaire sur les fiches de paie de certains personnels !
La FSU intervient également sur la réduction de la durée des séances de cours à Jounieh (45 min au lieu de 55) qui pourrait poser problème pour l’homologation par le MEN, M. Bur répond qu’il va vérifier sur place mais explique que, ponctuellement durant la crise COVID, les horaires des élèves ont dû être réduits. La FSU rappelle que ce qui est proposé n’est possible ni au regard de la convention avec l’AEFE ni au regard de l’homologation par le MEN !
La FSU demande où en est « l’accord cadre entre la MLF et l’AEFE », quoi doit être renouvelé cette année. M. Bur précise qu’il n’est pas complètement finalisé et que l’objectif est une mise en application au 1er janvier 2022. La MLF souhaite qu’il respecte la formation (initiale et continue) propre à chaque opérateur et que les personnels puissent participer à des formations organisées par la MLF et par l’AEFE.
La FSU tient à rappeler l’importance de la communication à destination des familles concernant les différents statuts d’établissements. La MLF, association d’utilité publique à but non lucratif et l’AEFE, opérateur public, doivent se démarquer des autres opérateurs totalement privés dits « partenaires ».
Pour conclure, la FSU demande que la communication à destination des personnels soit renforcée dans le contexte de crise. Le Directeur général assure qu’il veillera à l’améliorer tout en maintenant une coordination entre les différents établissements.