Le Directeur a d’abord présenté deux des questions majeures dans la crise actuelle pour la direction de l’AEFE : la sécurité des personnels et l’avenir du réseau.
Les retours en France
Le Directeur a repris les informations données par le ministre des Affaires étrangères lors de l’audio-conférence du 6 avril à laquelle participait la FSU. Le ministre a rappelé que la doctrine du Quai d’Orsay en matière de retours en France des personnels résidant à l’étranger reste inchangée. Cependant, le MEAE travaille de manière interministérielle pour mettre en place un plan de soutien sanitaire aux ressortissants français restant en poste. La réponse ministérielle devrait prochainement être connue.
Pour la FSU, les postes diplomatiques devront informer rapidement les personnels sur ce plan de sécurisation des personnels à l’étranger, car le constat est que l’inquiétude est d’autant plus forte dans les pays où le poste ne communique pas ou donne peu d’informations. La FSU a rappelé la situation sanitaire particulière de certains pays : ceux cités précédemment et quelques nouvelles situations (Pondichéry, La Paz, Niger, Nicaragua).
Le Directeur souligne à nouveau le comportement exemplaire des personnels quant au respect des consignes, et il rappelle qu’à plusieurs occasions il a alerté le Quai d’Orsay sur la situation des personnels des établissements français à l’étranger ; il continuera de le faire.
Le climat général autour du réseau AEFE
Le Directeur nous informe qu’après presque quatre semaines de fermeture pour la plupart des établissements, des contestations se font jour, portant notamment sur les frais de scolarité. Dans cette crise exceptionnelle et inédite, le financement du réseau est un souci majeur de l’AEFE et du MEAE qui travaillent de concert à apporter des éléments de réponse.
Pour la FSU, le budget de l’AEFE doit être abondé et la priorité doit être donnée aux établissements de l’AEFE (établissements en gestion directe et conventionnés). Voir à ce sujet nos courriers au ministre et notre intervention lors de l’audio-conférence du 6 avril.
Le Directeur rappelle le rôle central et essentiel joué par l’AEFE, opérateur public, dans ce contexte de crise sanitaire. Il rappelle avec force l’engagement de tous les personnels dans la mise en oeuvre de la continuité pédagogique : enseignant-es, directions et personnels des établissements, personnels de centrale. Le Directeur souhaite la mettre en valeur par une communication régulière et efficiente afin de faire taire les critiques.
Comme nous l’avons dit dans le compte rendu du 1er avril, la diffusion de contenus pédagogiques (audio, vidéo, photos et documents) ne peut se faire que sur la base du volontariat et après cession d’un droit ponctuel sur le contenu par l’enseignant-e. Suite à notre intervention, l’AEFE a effectivement précisé cette question, ainsi que celle du RGPD (Réglement général de protection des données) dans la fiche 17 du Vademecum (voir ci-dessous).
Continuité pédagogique
Vade-mecum de l’AEFE
Suite à notre nouvelle intervention, la version 3 actualisée (à partir de la fiche 17) nous a été adressée. Elle a été envoyée aux établissements le 6 avril. La FSU a encore déploré que les fiches pédagogiques n’ont pas été adressées aux enseignant-es dans de nombreux établissements.
Les syndicats de la FSU (SNES, SNEP, SNUipp) ont donc pris l’initiative de communiquer à leurs syndiqué-es les fiches pédagogiques du vade-mecum AEFE (voir la liste des fiches disponibles en fin d’article).
Recommandations disciplinaires
La FSU rappelle qu’en France, les IA-IPR se sont adressé-es aux enseignant-es dans le cadre de la continuité pédagogique : pratique de l’EPS lors du confinement, aménagement du travail à distance nécessaire face à la charge de travail importante... A l’étranger, certes, les enseignant-es ont des échanges avec les EEMCP2, mais il n’y a pas de dispositif direct d’accompagnement disciplinaire, ce que déplore la FSU. Le service pédagogique considère qu’il lui est plus facile, en l’absence d’une adresse professionnelle AEFE, de s’appuyer sur les liens existants avant la crise : les EEMCP2 et les chefs d’établissements. Cette réponse ne nous satisfait pas, le lien direct est essentiel et les EEMCP2 ne doivent pas être des courroies de transmission des IPR, ce sont des formateur-trices.
Outils pédagogiques
La cheffe du service pédagogique constate que les remontées des chef-fes d’établissement montrent le bon fonctionnement de la continuité pédagogique, ce qui relativise le discours de certains parents.
Pour la FSU, l’utilisation des outils numériques modifie la relation professeur-e / élève. De plus, l’utilisation de certains outils comme la visioconférence ou la classe virtuelle doivent donner lieu à une réflexion en équipe pédagogique, une formation et un cadrage (charte numérique dans l’établissement, rappel au règlement intérieur, mise à disposition de matériel…).
Questionnaires / enquêtes
Le service pédagogique mentionne que des enquêtes sont menées par les chef-fes d’établissement à destination des enseignant-es, des parents et des élèves afin de recenser, valoriser voire ajuster ce qui est fait en matière de continuité pédagogique. Pour la FSU, certains questionnaires aux formulations maladroites vont à l’encontre de ces objectifs et permettent au contraire de laisser libre cours à toutes les récriminations des uns ou des autres. Le service pédagogique convient qu’il faut éviter les questions ouvertes et proscrire toute évaluation individuelle.
Droits des personnels : télétravail et garde d’enfants
La FSU est intervenue pour rappeler que depuis parfois plusieurs semaines, les personnels enseignants doivent jongler entre leur travail à distance et la garde / l’accompagnement de leurs enfants. Ce qui était possible quelques jours devient très difficile dans la durée. Certain-es collègues se trouvent dans une situation de fragilité, voire pour quelques un-es proche du burn-out. Au MENJ, les personnels dont le ou les enfants de moins de 16 ans font l’objet d’une mesure d’éloignement de leur établissement scolaire, bénéficient d’une ASA (autorisation spéciale d’absence) sans télétravail.
Le DRH n’a pour l’instant eu à gérer qu’une seule situation de ce type, mais il s’engage à étudier chaque cas qui lui sera remonté, après avoir pris l’attache du/ de la chef-fe d’établissement. La FSU rappelle à ses adhérent-es l’importance de se ménager durant cette période de télétravail imposé (voir notre fiche télétravail – points de vigilance). Le Directeur l’a d’ailleurs rappelé à de nombreuses reprises en soulignant l’importance de moments de déconnexion ; cette consigne a été donnée directement aux personnels du siège.
En cas de difficultés avérées, votre chef-fe d’établissement devra donc étudier avec vous les possibilités d’adaptation de votre télétravail (temps partiel, jours sans télétravail etc.). Dans tous les cas, contactez votre section locale SNES/FSU.
En absence d’une réponse locale, les secteurs HDF des syndicats de la FSU interviendront pour leurs adhérent-es auprès de la DRH. N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes dans cette situation.
Examens dans le réseau
A la demande de la FSU, et suite aux annonces du Ministre de l’Education nationale, un premier point sur les examens est réalisé. Quelques questions se posent déjà : les aménagements prévus pour l’étranger, la question des langues vivantes notamment lorsque la langue du pays d’accueil est prise à l’examen en LV1, les établissements dont la terminale n’est pas homologuée, les candidats libres, l’entrée dans les universités du pays d’accueil etc. La FSU demande la tenue d’une réunion spécifique sur cette question dès que l’AEFE aura fait le point avec le MENJ.
Le service pédagogique (SP) est en lien avec les services du MENJ pour la mise au point des instructions en vue de la mise en œuvre du contrôle continu à l’étranger. Pour l’heure, le SP recense les différents cas de figures et les spécificités locales. Il rappelle que la question de la passation du baccalauréat est une prérogative du MENJ, avec la Mission de pilotage des examens (MPE) et les académies partenaires. Des discussions doivent avoir lieu notamment sur le calendrier, la question de l’assiduité des élèves, la composition d’harmonisation des jurys, les classes de terminale non homologuées… Un texte du MENJ sur les examens devrait paraître vers la fin avril.
La FSU est intervenue sur le lycée Français de Shanghai, qui alors que le contrôle continu est décidé, entend organiser en distanciel d’ici la fin avril des « examens blancs » pour le baccalauréat et le DNB, et ceci malgré l’opposition d’une grande majorité de l’équipe enseignante. La FSU demande l’intervention du service pédagogique auprès de cet établissement.
Instances
La FSU a rappelé une nouvelle fois l’importance de saisir les instances des établissements. Tout le monde à la Direction s’accorde sur ce point. En prenant appui sur les instances existantes, les difficultés locales rencontrées pourraient être ainsi évoquées, discutées et réglées collectivement.
Le DRH rappelle que certains établissements tiennent déjà des instances et qu’un courrier a été adressé aux chef-fes d’établissement sur “le management à distance” qui nécessite de maintenir le lien avec les enseignant-es, les représentant-es du personnel, les parents et les élèves. Tout le monde est d’accord, mais pour la FSU, il faut désormais passer de l’incitation à l’obligation de tenir les instances conformément à la circulaire des instances : conseil pédagogique pour les questions pédagogiques ; CHSCT (commission hygiène sécurité et conditions de travail des personnels) pour les questions de télétravail notamment ; CVL / CVC pour le retour sur les conditions de travail des élèves en enseignement à distance.
Au niveau central, à l’initiative de la FSU, un CHSCT extraordinaire de l’Agence se tiendra le 21 avril, portant exclusivement sur les trois points suivants : situation en Afrique et dans quelques pays aux conditions sanitaires et sociales très difficiles, mise en place de l’enseignement à distance et ses conséquences sur les conditions de travail des personnels en centrale comme dans le réseau, reprise du fonctionnement en présentiel dans le réseau.
Annexes : les fiches pédagogiques du vade-mecum AEFE (nous les avons adressées à nos syndiqué-es)
– FICHE 2 : HARMONISER LES PRATIQUES POUR FACILITER LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE
– FICHE 3 : PENSER ET CONSTRUIRE LES DIFFÉRENTS TEMPS D’APPRENTISSAGE
– FICHE 4 : UTILISER LES PLATEFORMES NUMÉRIQUES D’ENSEIGNEMENT A DISTANCE
– FICHE 5 : GARANTIR LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE DANS LE 1ER DEGRÉ : SPÉCIFICITÉS DE LA MATERNELLE
– FICHE 6 : GARANTIR LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE DANS LE 1ER DEGRÉ : SPÉCIFICITÉS DE L’ÉLÉMENTAIRE
– FICHE 7 : GARANTIR LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE DANS LE 2ND DEGRÉ
– FICHE 12 - VÉRIFIER LES ACQUIS ET LES PROGRES DES ELEVES DANS LE CADRE DE LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE : PRÉCONISATIONS POUR LES PREMIER ET SECOND DEGRÉS
– FICHE 13 - ACCOMPAGNER LES CLASSES À EXAMEN À DISTANCE (3EME, 1ERE, TERMINALE)
– FICHE 14 - RESSOURCES PÉDAGOGIQUES NUMÉRIQUES
– FICHE 17 – L’UTILISATION DES OUTILS PÉDAGOGIQUES, DE COMMUNICATION ET LE RGPD
– FICHE 18 - ACCOMPAGNER LE TRAVAIL À DISTANCE EN SITUATION DE CRISE
– FICHE 19 – LA PRISE EN CHARGE DES ÉLÈVES À BESOINS ÉDUCATIFS PARTICULIERS (EBEP) DANS LE CADRE DE L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE
– FICHE 20 – ACCOMPAGNER LES ÉLÈVES AYANT DES FRAGILITÉS IMPORTANTES EN LANGUE FRANÇAISE DANS LE TRAVAIL À DISTANCE
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Un nouveau point COVID-19 est programmé le 15 avril.
Pour consulter les comptes rendus des réunions précédentes, voir les articles :
– visioconférence du 1er avril ;
– visioconférence du 25 mars ;
– points de situation du 12 au 19 mars.
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Compte rendu commun SNUipp, SNES, SNEP-FSU