25 juin 2025

Vie syndicale SNES-FSU hors de France

Audience avec Laurent Saint Martin, ministre en charge des Français de l’étranger

Audience avec Laurent Saint Martin, ministre en charge des Français de (…)

Dans le prolongement de la mobilisation d’avril-mai 2025, la FSU avait demandé en intersyndicale à être reçue par le Ministre en charge des Français de l’étranger, Laurent Saint Martin. L’entrevue a duré près d’1h30 et nous a permis de porter la voix des personnels :

  • sur le bornage à 6 ans de la durée des détachements à l’étranger. Nous avons pointé les effets du bornage : moindre mobilité des personnels en poste, moindre attractivité pour les collègues en milieu de carrière qui n’auront que 6 ans d’ancienneté au retour, fragilisation des projets et des équipes par un turn over croissant. Le MEN n’a pas tenu parole : les refus de détachements perdurent, l’expérience à l’étranger n’est pas valorisée au retour, les demandes de dérogations à 9 ans sont refusées en bloc et non pas examinées au cas par cas et selon des critères comme le suivi de conjoint par exemple.

La FSU a demandé la fin de la limitation à 6 ans et l’octroi de la dérogation à 9 ans pour ceux qui en font la demande

  • sur le dialogue social en berne : les discussions sont difficiles voire refusées par la Direction de l’Agence et la réglementation qui cadre les instances n’est pas respectée. Ce pilotage a un impact catastrophique sur le fonctionnement de l’opérateur public : les sujets concernant les personnels sont laissés en jachère, les organisations syndicales sont vues comme perturbatrices et non pas comme des partenaires du dialogue social. Localement dans les établissements, les dérives managériales voire autoritaristes se multiplient, le mal-être au travail est fréquent. Tous ces dysfonctionnements altèrent l’exercice des missions de service public de l’AEFE.

La FSU a demandé le retour à un respect des textes, du dialogue social et des personnels comme de leurs représentants.

Le Ministre comme ses conseillers et la sous-directrice de l’enseignement français à l’étranger ont été particulièrement à l’écoute. La FSU attend des actes.

Par ailleurs, nous avons abordé le projet qu’a l’AEFE de faire payer aux établissements conventionnés la part patronale de la pension civile des détachés. Les pensions civiles pèseraient alors uniquement sur le budget des établissements conventionnés et non plus sur le seul budget de l’Agence comme jusqu’à présent. L’AEFE avait ajouté cette délibération en urgence à l’ordre du jour du CA du jeudi 26 juin, sans concertation.

Sur ce point, la FSU a plaidé pour une prise en charge de cette part patronale par le MEN, comme pour les détachés hors AEFE.

Nous avons solennellement dénoncé ce coup de massue porté par l’Agence au réseau de l’enseignement français à l’étranger qu’elle est censée piloter et défendre. Ce désengagement de l’opérateur public risquerait de pousser de nombreux établissements à rompre leurs conventions avec l’AEFE, ce qui provoquerait un rétrécissement inouï de l’opérateur public et pourrait entraîner une diminution sans précédent du nombre de détachés à l’AEFE.

Nous reviendrons plus en détail sur ce projet, mais nous apprenons que le Conseil d’administration prévu demain 26 juin a été reporté. C’est une première étape pour la défense du réseau, la FSU restera mobilisée.