Un militant du secteur hors de France s’est rendu à Istanbul et Ankara du 7 au 9 novembre pour rencontrer les personnels, lors d’heures d’information syndicale et de permanences en salle des professeurs. Assisté des responsables de sections, il a soulevé les questions locales avec les proviseurs des lycées Pierre-Loti (Istanbul) et Charles-De-Gaulle (Ankara). Enfin, l’entrevue avec le conseiller culturel (COCAC) à Ankara a permis d’aborder les problématiques générales de l’AEFE en Turquie.
Les personnels étaient preneurs d’informations sur la situation de l’AEFE, comprenant que celle-ci ne faisait que refléter la politique du gouvernement d’E. Philippe ciblant la Fonction publique et malmenant l’Education nationale. Ils ont manifesté leur réprobation à la limitation de la durée des nouveaux détachements à compter du 1er septembre 2019 : loin de stimuler la mobilité, elle va l’inhiber. Par ailleurs, la mise en place de la réforme du lycée suscite beaucoup d’interrogations et risque d’altérer considérablement l’exercice de nos métiers : le processus de demandes de spécialités et options pour la rentrée 2019 a été expliqué, et l’accent a été mis sur la nécessaire implication de tous les personnels, a minina par un conseil pédagogique en amont du Conseil d’établissement. Enfin, les enjeux de gouvernance des établissements ont été soulevés : au lycée Pierre-Loti, où une nouvelle convention vient d’être signée, la représentation des personnels dans les instances doit être préservée, elle est une condition sine qua non du dialogue entre les acteurs de l’établissement ; au lycée Charles-De-Gaulle d’Ankara, les collègues ont exprimé leur insatisfaction face à certaines pratiques de gouvernance, à la relation de travail avec l’administration et à un dialogue social peu fluide.
Avec les proviseurs comme le COCAC a été abordée la question du statut des établissements français en Turquie, marquée par plusieurs incertitudes et posant des problèmes de développement immobilier au lycée Pierre-Loti. Si la défense des postes de détachés fait consensus, le SNES HDF comme local insiste particulièrement sur l’attractivité des établissements, qui doit se traduire concrètement en termes de grilles salariales comme d’aides à l’installation. Le SNES-FSU entend jouer pleinement son rôle dans le dialogue social, s’appuyant sur les prérogatives de la CCPL et des instances locales, sur les textes de l’Agence concernant les détachés comme les personnels de droit local.
Pour toutes ces raisons, la vie et l’action syndicale s’imposent comme une ardente nécessité, et les sections SNES des lycées Pierre-Loti et Charles-De-Gaulle sont résolument au rendez-vous : collégiales, expertes, à l’écoute de tous les personnels, elles ont obtenu de nombreuses avancées et recueillent la confiance de l’ensemble des collègues, au-delà de leurs adhérents. Qu’elles soient ici remerciées à la fois pour leur travail dans la durée et pour leur chaleureux accueil.