
Déclaration FSU – CNA du 15 mai 2025
Le mardi 13 mai dernier avait lieu un mouvement social contre les mesures antifonctionnaires et les réformes en cours néfastes pour l’Éducation nationale et la démocratie. Les fonctionnaires maltraités depuis des années n’ont pas à payer le prix de la mauvaise gestion des comptes publics ces dernières années. La FSU s’insurge contre ces futures dégradations de travail et exige la suppression du jour de carence, la suppression de la baisse de 10 % de l’indemnisation des congés pour maladie ordinaire et la fin du gel du point d’indice.
La FSU saisit l’occasion donnée par cette commission nationale pour aborder certains points d’actualité qui impactent nos professions et rendent notre métier de moins en moins attractif : dévalorisation salariale, conditions de travail dégradées, perte de sens du métier débouchant sur une crise de recrutement s’amplifiant chaque année.
Nos métiers ont subi de fortes dévalorisations au fil du temps, du fait du quasi blocage depuis 2010 de la valeur du point d’indice, clef de voûte des rémunérations dans la fonction publique, de la crise inflationniste des années 2023/24, et de l’absence de mesures de valorisation ciblées. Cet ensemble de dégradations, continues et amplifiées, transforme de plus en plus de collègues en travailleurs pauvres, particulièrement pour les salariés des catégories modestes, présents essentiellement dans la filière administrative.
L’accroissement des primes en début de carrière s’essouffle après quelques années d’exercice, les mesures de carrière pour l’accès à la hors-classe et à la classe exceptionnelle sont insuffisantes au regard de la montée démographique et du vieillissement de la population enseignante. Le projet de redéfinition du cadencement et du rôle du rendez-vous de carrière dès l’année 2026, présenté lors du CSA du 6 mai dernier, est inacceptable dans le sens où le rôle du rendez-vous de carrière est dénaturé, devient synonyme d’accroissement du contrôle sur la carrière des personnels et fait office de barrage à l’accès à la classe exceptionnelle, et donc à un accès au traitement à l’indice le plus élevé avant le départ en retraite. A contrario, la FSU promeut une revalorisation de toutes et tous avec entre autres : la suppression des premiers échelons, trop faiblement rémunérés ; l’intégration des primes, dont la prime d’attractivité, dans le traitement indiciaire ; la fusion de la classe normale et de la hors-classe ; l’accès de toutes et tous à la classe exceptionnelle.
Par ailleurs, pour faire face à la crise de recrutement, le MEN impose sa réforme des concours et précipite sa mise en œuvre à la prochaine rentrée avec la mise en place d’un CAPES à BAC + 2,5 ans, déqualifiant par conséquent nos métiers. Ainsi durant l’année de M1 les fonctionnaires stagiaires seront à mi-temps en responsabilité de classe. C’est une ligne rouge pour la FSU, les lauréats ne devant en aucun cas servir de moyens d’enseignement. En effet, cette charge de travail empiète lourdement sur la formation universitaire et les activités de recherche. Sans qualification et réflexion disciplinaire, comment maîtriser les contenus didactiques et pédagogiques et comment rester concepteur de son métier ?
A l’insuffisance des rémunérations et à la mise en place de la réforme des concours perdurent des mesures qui détériorent nos métiers et remettent en cause notre liberté pédagogique. Depuis 2024, la mobilisation contre le “Choc des savoirs” a permis de gagner la bataille de l’opinion publique et des avancées conséquentes : pas de groupes de niveaux en 4e et 3e, abandon du projet de DNB obligatoire pour passer en 2de et extinction programmée des prépa 2de. Mais le MEN a fait le choix de maintenir les groupes de niveaux en 6e et 5e, alors même que tout montre leurs effets délétères pour les élèves et le métier des personnels. Le SNES-FSU continue d’exiger l’abrogation de l’ensemble du Choc des savoirs.
Nous saisissons l’occasion donnée par cette CNA ainsi que la présence de responsables de la DGRH pour dénoncer à nouveau la politique du MEN relative au bornage des détachements impliquant une mobilité forcée pour tous les personnels détachés à l’étranger. Les effets désastreux des notes de service ministérielles sur les détachements à l’étranger, que la FSU avait anticipés, ont été développées lors de la dernière CAPN. La FSU demande donc la fin de la limitation de la durée des détachements et, a minima, l’octroi de la dérogation à 9 ans à celles et ceux qui la demandent, afin de prendre le temps d’évaluer l’impact du bornage des détachements. En réponse, le MEN, comme depuis 6 ans, campe sur ses positions, faisant fi des nombreux problèmes soulevés par le bornage et, à contrario de l’assouplissement demandé par la FSU, durcit sa politique au détriment des personnels et du réseau AEFE. Par ailleurs, nous tenons à dénoncer les dérives de la DGRH B2-3 dont la cheffe de secteur a récemment quitté ses fonctions.
L’esprit voire la note de service ne sont plus respectés et l’arbitraire devient la règle. Ainsi,
– des demandes de détachements tardives (après le 31 mars) sont refusées sans que les rectorats des personnels concernés n’aient été consultés ;
– des demandes de détachement d’enseignants formateurs à l’AEFE sont refusées au motif que la durée de détachement dépasse les 6 ans alors que la note de service sur les détachements à l’étranger indique que les personnels recrutés par l’AEFE en qualité de détachés sur un emploi d’encadrement ou de formation des enseignants du réseau de l’enseignement français à l’étranger restent soumis à la durée du détachement définie dans le cadre de leurs missions (par ailleurs des formateurs peuvent enchaîner sans problème deux missions de 5 ans soit 10 années de détachement !) ;
– il n’est pas permis de renouveler (à la rentrée 2026) son détachement sur un poste autre que celui actuellement occupé pour les personnels ayant choisi de basculer sur le nouveau décret « AEFE 2002-22 modifié »(droit d’option) à la rentrée 2023.
Enfin, l’octroi des disponibilités par la DGRH B2-3 devient complètement arbitraire et se fait désormais à la tête du client. Il devient urgent tant pour les personnels que pour les établissements impactés que ces dérives cessent.
Concernant les postes à pourvoir au lycée Comte du Foix, l’analyse des documents transmis par la DGRH montre une stagnation du nombre de candidatures pour le second degré, soit une soixantaine comme l’an dernier. 10 postes sont à pourvoir mais le poste en portugais ne sera pas encore pourvu, faute de candidat, à l’instar de l’an dernier. La date tardive de cette commission, après les mouvements interacadémique, en écoles européennes et la campagne des détachements, s’avère préjudiciable à ce recrutement. Par ailleurs, l’inflation et la forte hausse des loyers ces dernières années rendent, d’une part, cette destination moins attractive que par le passé et, d’autre part incitent certains personnels à quitter la Principauté.
Enfin, la question des ORS pour les personnels du 1er degré en Andorre reste entière puisque, de façon incompréhensive, aucun groupe de travail n’a été organisé sur ce sujet, malgré les engagements du Ministère. Cette problématique va faire l’objet d’une déclaratoire intersyndicale de nos collègues du 1er degré.
Bilan du mouvement pour le second degré
10 postes étaient à pourvoir dans le second degré : anglais (1), CPE (1), éco-gestion option gestion administration (1), histoire-géographie (1), lettres classiques (1), lettres modernes (1), mathématiques (1), portugais (1), PsyEN EDO (1) et SVT (1). L’administration locale recrutera, comme l’an dernier, un contractuel sur le poste de portugais.