Le 21 mai, la commission administrative nationale (CNA) chargée, entre autres, du recrutement pour le second degré au lycée Comte-de-Foix en Andorre s’est déroulée au Ministère de l’Éducation nationale, rue de Grenelle à Paris, et ce pour la dernière fois. La DGRH (présente en force : sx membres et deux responsables de service) reprend enfin le contrôle sur ce recrutement spécifique. D’emblée, la sous directrice de la gestion des carrières présidant cette commission annonce la tenue dès septembre prochain d’un groupe de travail où seront discutés barème et critères de recevabilité entre autres. Cela faisait trois ans que le SNES-FSU demandait une telle rencontre.
Déclaration liminaire du SNES-FSU
Le SNES-FSU, le SNASUB-FSU et le SNEP-FSU tiennent à rappeler la forte mobilisation de tous les personnels contre les réformes en cours néfastes pour l’Éducation nationale et la démocratie : loi sur la transformation de la Fonction publique, loi sur « l’école de la confiance », lycée Blanquer, réforme du bac....
Le gouvernement pratique le double langage et, sous couvert de modernisation de la Fonction Publique, s’attaque aux agents, se montre incapable de revaloriser leur rémunération et pire encore, par ses réformes, du lycée entre autres, par la diminution du nombre de postes aux concours, par l’imposition d’une 2e HSA, supprime de nombreux postes ce qui engendrera une forte dégradation des conditions de travail.
La FSU réitère son opposition à la mise en place d’une instance unique en lieu et place des Comités Techniques et CHSCT, instance qui risque de diluer et amoindrir les actions dans des domaines essentiels de la sécurité, de la santé et de la vie au travail pour l’ensemble des agents. Après une longue bataille, aussi bien dans cette instance qu’au niveau du CHSCTA de Montpellier et du CHSCTD des Pyrénées-Orientales, les visites préventives de certaines écoles et du lycée Comte-de-Foix ont enfin été réalisées. Malheureusement, une nouvelle bataille s’est engagée dans le cadre de la rédaction du rapport de visite du lycée Comte-de-Foix puisque l’administration refuse que certaines préconisations apparaissent, même lorsque qu’elles demandent la simple application de la réglementation… Ainsi, l’administration refuse de voir apparaître dans le rapport de visite le rappel à l’obligation d’affichage des noms des membres du CHSCT !
Nous dénonçons également la suppression annoncée des compétences des commissions administratives paritaires en matière de promotion et de mobilité, mesure qui va favoriser une gestion opaque en privant les personnels de recours contre l’arbitraire, ce qui marquera de facto un nouveau tournant pour les carrières de tous les agents, toutes catégories confondues.
Concernant la commission de ce jour, nous remercions Mme la gestionnaire pour l’envoi des documents dans les temps, mais déplorons une fois de plus l’importance limitée accordée par le MEN à ce recrutement spécifique. L’engagement pris, depuis maintenant deux ans, de réunir un groupe de travail afin de mettre à jour barème et critères de recevabilité, n’a pas été tenu.
Les remarques faites l’an dernier sur l’actualisation du barème, notamment par rapport à la mise en place des nouvelles carrières au 1er septembre 2017 ou la notion de rapprochement de conjoint pour les personnels en disponibilité sont restées lettre morte. Nous avions également demandé à ce que les candidatures doubles soient valorisées. Ce n’est pas le cas. Le SNES-FSU ne manquera pas de réactiver ce dossier auprès de la DGRH du MEN qui reprend ce dossier en main dès la rentrée prochaine.
Le mouvement est très limité cette année pour le second degré, avec 4 postes à pourvoir seulement (documentation, lettres classiques, modernes et sciences physiques) et une soixante de candidatures seulement contre plus de 80 l’an dernier). Ces 4 postes ont été pourvus en appliquant strictement le barème ministériel et en tenant compte des critères de recevabilité. Aucune candidature n’étant recevable en lettres classiques, ce poste a basculé en lettres modernes.
Pour le lycée professionnel, nous nous étonnons de la parution tardive au BO n°20 du 16 mai, soit moins d’une semaine avant la CNA, d’un appel à candidature d’un poste de professeur de lycée professionnel d’hôtellerie et commercialisation en section européenne anglais.
Concernant la réforme du lycée, les enseignants et les élèves regrettent que certaines spécialités de la classe de première telle la spécialité « Numérique et Sciences Informatiques » n’ouvrent qu’à la rentrée 2020.
Nous souhaitons faire remonter à cette commission la souffrance des agents de service (ATRF) qui sont en sous-effectifs et peu voire pas remplacés lors des arrêts maladie, ce qui contribue à amplifier la dégradation de leurs conditions de travail. Rappelons que les prévisions d’augmentation des effectifs du collège sont d’environ 70 élèves par an pendant au moins les 4 prochaines années. La visite des membres du CHSCT académique en 2018 a pointé par ailleurs, dans un rapport inquiétant voire accablant, les conditions de travail dégradées des personnels et des locaux inadaptés entre autres.
Concernant la décision du conseil d’administration (CA) du 28/03 de déplacer la partie lycée dans de nouveaux locaux, beaucoup de collègues s’interrogent et se demandent si ce n’est pas simplement déplacer les problèmes, notamment ceux liés à la restauration et à la sécurité. De nouveaux recrutements d’enseignants vont-ils accompagner l’ augmentation des effectifs ? Nous rappelons que, par exemple, le CDI lycée est obligé de fermer un jour et demi par semaine.
Depuis le CA du 28 mars, silence radio de la part de l’administration ; aucune information ni sur le budget ni sur la répartition des locaux entre les matières d’enseignement alors que selon le proviseur, le cahier des charges devait être finalisé pour mai 2019. Les enseignants ne veulent pas être mis devant le fait accompli et demandent à être partie prenante de ce projet ambitieux et néanmoins indispensable. La section du SNES-FSU du lycée Comte-de-Foix va donc demander, au chef d’établissement ainsi qu’au délégué à l’enseignement français en Andorre, la tenue d’ici l’été d’une réunion d’information.